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                   Les dernières heures de Pompéi.

     

                                              Conception : Pascal TILLIET     Texte : Pline l’Ancien 

     

    Les dernières heures de Pompéi.

     

    « Il( Mon oncle)  était à Misène et…. commandait la flotte. Le 9 des calendes de septembre ( soit le 24 août 79 ) vers la septième heure de la journée (la première heure était comptée du lever du soleil), ma mère lui dit qu'il apparaissait un nuage d'une grandeur et d'une forme extraordinaire.

     

    Les dernières heures de Pompéi.

     

    À le voir de loin, on ne savait de quelle montagne le nuage sortait; on sut depuis que c'était du Vésuve. De tous les arbres le pin est celui qui en représente le mieux la ressemblance et la forme. En effet , le nuage avait comme un tronc très allongé qui s'élevait fort haut, puis se partageait en un certain nombre de branches.

     

    Les dernières heures de Pompéi.

     

    Sans doute, à mon avis, soulevé par le souffle encore récent puis abandonné par ce souffle qui faiblissait, ou même affaissé sous son propre poids, il se raréfiait et s'élargissait. Il était tantôt blanc, tantôt sale et taché, suivant qu'il avait entraîné de la terre ou de la cendre. Un homme aussi savant que mon oncle jugea un pareil phénomène considérable, et digne d'être connu de plus près: il commande qu'on prépare une liburnique.

    Les dernières heures de Pompéi.

     

    Il sort de la maison, il prend ses tablettes. À Rétine, les matelots, effrayés de l'imminence du péril, le suppliaient de se dérober à un danger si grand. En effet, Rétine est une maison de campagne au pied de la montagne, et dont on ne pouvait s'échapper que par mer. Lui change de dessein, et, ce qu'il avait commencé par désir de s'instruire, il le poursuit par générosité. Il fait mettre en mer des quadrirèmes, il s'embarque lui-même, portant secours non seulement à Rétine, mais à d'autres endroits, car ces lieux charmants étaient très-fréquentés.

    Les dernières heures de Pompéi.

    Il court là où les autres fuient, et il gouverne directement vers le péril; tellement libre de crainte, qu'il notait et dictait tous les mouvements, toutes les figures de ce phénomène à mesure de leur apparition.

    Les dernières heures de Pompéi.

     

    Déjà la cendre tombait sur les vaisseaux, d'autant plus chaude et plus épaisse qu'on approchait d'avantage; déjà même arrivaient des pierres ponces et des pierres noires, calcinées et brisées par le feu; déjà le fond de la mer s'était subitement élevé et la montagne écroulée barrait le passage.

     

    Il hésita un moment s'il retournerait en arrière; puis au pilote, qui lui conseillait de le faire, il     répondit: "La fortune vient en aide aux hommes courageux, gouvernez vers Pomponianus."

     

    Les dernières heures de Pompéi.

     

      

     

    Pomponianus était à Stabies, séparé par un golfe intermédiaire; car la mer entre dans les rivages qui offrent des courbes et des inflexions graduelles. Là le danger n'était pas encore voisin, mais il était apparent, et s'il croissait, il allait être imminent; aussi Pomponianus avait fait porter son bagage dans les vaisseaux, décidé à fuir si le vent contraire tombait.

    Les dernières heures de Pompéi.

     

    Mon oncle, amené par ce vent qui lui était très-favorable, embrasse son ami effrayé, le console, l'exhorte; et, pour diminuer par sa sécurité les terreurs de Pomponianus, il se fait donner un bain. Après le bain il se met à table, dîne gai ou paraissant gai, ce qui est non moins magnanime.

     

     

    Les dernières heures de Pompéi.

     

    Cependant le mont Vésuve en plusieurs lieux projetait des flammes très-larges et des incendies élevés, dont la lueur et l'éclat s'accroissaient par les ténèbres de la nuit. Mon oncle, pour dissiper les frayeurs, répétait que c'était des maisons de campagnes qui, abandonnées au feu et désertées par les paysans épouvantés, brûlaient dans la solitude. µAlors il se livra au repos, et dormit d'un véritable sommeil; car sa respiration, qu'il avait, à cause de sa corpulence, pesante et bruyante, était entendue de ceux qui se trouvaient sur le seuil de l'appartement.

    Les dernières heures de Pompéi.

     

    Mais la cour de laquelle on allait au corps du logis se remplissait déjà tellement de cendres et de pierres ponces, que, si on fût resté plus longtemps dans la chambre, on aurait pas pu en sortir.

     

    Réveillé, il vient dehors, et rejoint Pomponianus et les autres, qui avaient veillé.   

     

    Là on délibère s'il vaut mieux rester dans la maison ou errer en plein air.

     

    En effet, les murailles chancelaient par de fréquents et violents tremblements; et, comme arrachées de leurs fondements, elles semblaient de ça et de là aller et revenir.

     

     En plein air on craignait la chute de pierres ponces légères et calcinées: la comparaison fit choisir ce dernier péril.

    Les dernières heures de Pompéi.

     

    Chez lui la raison triompha de la raison; chez les autres, la crainte de la crainte.  

     

    On se met des oreillers sur la tête, et on les attache avec des linges: c'était la protection contre la chute des pierres. Déjà il faisait jour ailleurs, mais là était une nuit plus noire et plus épaisse que toutes les nuits.

    Cependant on s'éclairait avec des torches nombreuses et des lumières de toutes sortes. On résolut d'aller au rivage, et de voir ce que permettait la mer; mais elle restait grosse et contraire.

     

    Là, mon oncle se coucha sur un drap, demanda à diverses reprises de l'eau froide, et en but. Puis les flammes et une odeur sulfureuse qui annonçait les flammes mettent les autres en fuite, et, lui, le font lever. Appuyé sur deux esclaves, il se redresse et tombe aussitôt. je pense que la vapeur épaisse lui coupa l'haleine et lui ferma le passage de la respiration, qui chez lui était naturellement faible, étroit, et fréquemment oppressé.

    Les dernières heures de Pompéi.

     

    Quand le jour fut rendu (ce fut le troisième après le dernier qu'il avait vu), le corps fut trouvé intact, sans lésion, et couvert de ses vêtements.

     

    Son apparence était plutôt celle d'une personne qui se repose que d'un mort. »

     


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    Philippe le Bon est né à Dijon, le 31 juillet 1396. Enfant il va  séjourner à Rouvres, dans le château familial qui se trouve dans la plaine de la Saône, à une quinzaine de kilomètres au sud-est de Dijon, puis suivre ses parents tout d’abord à Paris et enfin à Gand, au Prinsenhof, où il va passer l'essentiel de sa jeunesse. Il se familiarise rapidement aux mœurs et à la langue de ses sujets et dispose d'ailleurs de précepteurs flamands.

     

               Le 15 juin 1467 : Mort à Bruges du 3ème duc de Bourgogne, Philippe le Bon

    (Paris, musée du Louvre). Troisième duc de Bourgogne de la Maison de Valois. Le duc de Borgogne, Philippe III, âgé d’une cinquantaine d’années, est vu de trois quarts, tourné vers la droite. Il est habillé de noir, porte le collier de l’Ordre de la Toison d’Or et une croix dans l’échancrure de sa tunique ; il tient un rouleau à la main. Sa tête est coiffée du chaperon à l’écharpe pendante. Ce portrait, contemporain de la miniature des « Chroniques de Hainaut » est une réplique d’un original disparu de Rogier van der Weyden ; 

    À quinze ans à peine, son père, Jean Sans Peur lui confie le gouvernement de la Flandre et de l'Artois. Il a 21 ans quand son père est assassiné sur le pont de Montereau. Pour le jeune homme, c’est un choc. Il doit alors assumer très rapidement une succession très lourde.

    Le 15 juin 1467 : Mort à Bruges du 3ème duc de Bourgogne, Philippe le Bon

    D'un caractère résolu, d'un cœur ardent, d'une âme fière dans sa force et dans sa sensibilité, il prend aussitôt le gouvernement de ses vastes Etats et décide de s’allier aux Anglais en réponse au crime perpétré sur son père par des proches du dauphin de France, futur Charles VII.

    Le 15 juin 1467 : Mort à Bruges du 3ème duc de Bourgogne, Philippe le Bon

    Il saura s’entourer de conseillers éclairés comme  Nicolas Rolin, chancelier de Bourgogne de 1422 à 1462 et Jean Chevrot en tant que chef du conseil ducal.

               Le 15 juin 1467 : Mort à Bruges du 3ème duc de Bourgogne, Philippe le Bon Le 15 juin 1467 : Mort à Bruges du 3ème duc de Bourgogne, Philippe le Bon  Le 15 juin 1467 : Mort à Bruges du 3ème duc de Bourgogne, Philippe le Bon

     

    Sa santé sera vacillante à la fin de sa vie. Diminué, il continue à exercer quelques responsabilités mais confie la lieutenance générale de ses Etats à son fils Charles le Téméraire.

    Le 12 juin 1467, Philippe de Bourgogne, tombe gravement malade. Il séjourne alors au prinsenhof à Bruges. La maladie fit de si rapides progrès que le lundi, 15 du même mois, tout espoir de guérison était perdu.

    Le 15 juin 1467 : Mort à Bruges du 3ème duc de Bourgogne, Philippe le Bon

    On prévint en toute hâte Charles, fils du duc, son futur successeur. Celui-ci, qui était à Gand, arriva assez tôt pour recueillir le dernier soupir «de son père, mais trop tard pour entendre ses dernières paroles.».

    Le 15 juin 1467 : Mort à Bruges du 3ème duc de Bourgogne, Philippe le Bon

    Le 15 juin 1467, le grand-duc d’Occident Philippe le Bon rend son dernier souffle à « neuf heures de vêpres »  soit vers 21 heures du soir.

    Le 15 juin 1467 : Mort à Bruges du 3ème duc de Bourgogne, Philippe le Bon

    II est alors âgé de 71 ans. Il laisse un héritage considérable : des Etats bien sûr mais aussi 100000 écus d'or, 1000 marcs d'argent et pour 2 millions d'effets. Sa descendance est nombreuse car on lui reconnait jusqu'à 30 bâtards.

    Selon un  de ses serviteur, Philippe le Bon :« […] se couchat en bon point à l’advis d’un chascun, quant vint à deux heures après minuyt, luy survindrent une grant quantitez de flemmes environ la gorge par lesquelles il fut si oppressé que l’on cuidoit que à celle heure il deust morir, et luy en fist l’on saillir hors beaucop par luy mettre la main en la gorge souvent, parquoy il fut fort traveillé […] »

    Ce texte décrit précisément les signes de l’œdème aigu pulmonaire, syndrome qui se caractérise par une accumulation de liquide dans les poumons. Il se manifeste le plus souvent de nuit chez des patients âgés de plus de 65 ans, et débute par une toux, un essoufflement intense et une expectoration abondante.

    La détresse respiratoire est le symptôme majeur de l’œdème pulmonaire aigu et c’est d’ailleurs ce signe qui a marqué particulièrement l’apothicaire : son maître, nous dit-il, « fut si oppressé que l’on cuidoit que à celle heure il deust morir » et « ne pouvoit anélité que par très grande violence », « laborant à l’extrêmité de la mort ». Il insiste aussi sur « la grande quantité de flemmes environ la gorge », ce « fluz de flemmes qui lui oppilèrent les conduiz », l’évacuation abondante de mucosités étant l’autre symptôme spectaculaire de cette affection.

    L’œdème aigu du poumon est généralement d’origine cardiaque, ce qui pourrait correspondre au profil de notre illustre patient qui semblait pouvoir présenter une fragilité cardiovasculaire, en raison de son âge (71 ans), d’un embonpoint marqué : comme le dit notre rapporteur il était « fort gras sur les costes deux dois de graisse », et de ses probables antécédents d’accidents vasculaires cérébraux en 1465 et 1466.

    Pourtant, la suite des événements fait plus sûrement penser à une origine infectieuse. En effet, quelques heures après le début de l’œdème pulmonaire, une fièvre continue apparaît.

    L’œdème aigu pulmonaire du duc de Bourgogne a donc pour origine une pneumonie sévère du lobe inférieur gauche, responsable d’une possible septicémie, en raison de l’extension locorégionale de l’infection à la rate.

    Le 15 juin 1467 : Mort à Bruges du 3ème duc de Bourgogne, Philippe le Bon 

     

     

     

    Cette pathologie l’aurait conduit vers une mort certaine, même si elle avait été identifiée par ses médecins, les moyens médicaux de l’époque ignorant tout de l’antibiothérapie .Une fois que Charles, comte de Charolais fut venu soutenir son père puis constater son décès, et que le défunt fut brièvement exposé au peuple le lendemain , mardi 16 juin au matin, la dépouille mortelle fut confiée aux chirurgiens de l’hôtel ducal qui procédèrent à l’embaumement dès l’après-midi.

    Au XV-XVI s on utilisait des seringues sanitaires, qui permettaient d’injecter des substances dans l’abdomen, à cette époque on pratiquait des trouées, on éviscérait la dépouille humaine et du coup on injectait dans le corps des substances balsamiques, du vinaigre dans la cavité abdominale on frottait, on utilisait aussi de la cendre, du calcaire pour assainir l’intérieur de la dépouille humaine. Puis la plupart du temps on mettait de l’étoupe, du rembourrage pour donner du volume.  

    La partition des organes est motivée notamment par le fait que le souverain défunt puisse occuper plusieurs lieux de ses territoires (ainsi le corps de Philippe le Bon fut par la suite transféré à Dijon, ses entrailles restèrent à Bruges et son cœur déposé dans l’église des Célestins de Paris).

    Le 15 juin 1467 : Mort à Bruges du 3ème duc de Bourgogne, Philippe le Bon

     

     

    Le corps embaumé est ensuite placé dans un cercueil de fer en attendant la confection de la châsse de plomb de 502 livres une dizaine de jours plus tard .

    Le 15 juin 1467 : Mort à Bruges du 3ème duc de Bourgogne, Philippe le Bon

    Avant de refermer le cercueil, le prince est recouvert de zédoaire, plante originaire d’Asie du Sud dont les fleurs exhalent un parfum intense, et son visage est enduit de baume artificiel, ce qui permettrait de retarder la putréfaction jusqu’à 8 jours.

     Son corps une fois embaumé est alors placé dans le cercueil de fer. Les entrailles et le cœur sont enchâssés.

     Le prince resta exposé dans la chapelle du château jusqu'au dimanche suivant. Charles le Téméraire , son successeur, qui jusqu'alors n'avait porté que le titre de comte de Charollais, donna des ordres pour faire de magnifiques funérailles au noble défunt.

     La commune de Bruges voulut, en s'associant aux dépenses qui allaient être faites, prouver au nouveau Duc la part qu'elle prenait à sa douleur. Pour le jour de la cérémonie, tous les officiers qui se trouvaient en cour, durent avoir de longues robes de deuil avec chaperons à courte cornette.

     Le transport du corps se fit le dimanche 21 juin. Six cents hommes faisaient la haie de l'hôtel ducal à l'église. Tous avaient de longues robes noires, sur le dos et le devant desquelles on voyait, pour les uns, le blason du défunt, pour les autres, les armes de la ville et du Franc de Bruges. Les premiers portaient des torches de quatre livres chacune ; les autres de trois livres, toutes armoriées aux armes du Duc.

    Le 15 juin 1467 : Mort à Bruges du 3ème duc de Bourgogne, Philippe le Bon

     

    C'est entre cette double haie de porteurs de torches que s'avançait le cortège.

     Le corps du Duc venait ensuite. Il était placé dans un cercueil de plomb pesant plus de 240 livres.

     Ce cercueil, devant lequel marchaient deux sergents massiers, était recouvert d'un riche drap d'or, doublé de satin noir.

     Une croix de velours blanc, de la même longueur que le drap, était sur celui-ci. Des archers de la garde du Duc portaient le corps de leur seigneur. Seize grands barons soutenaient le drap d'or étendu sur le cercueil qu'ils entouraient de telle façon qu'à peine on apercevait les archers.

    Le 15 juin 1467 : Mort à Bruges du 3ème duc de Bourgogne, Philippe le Bon

     

    Derrière le cercueil, on voyait le premier écuyer d'écurie du Duc défunt qui portait l'épée de son maître.

     On voyait ensuite les parents, portant le grand deuil. Ils étaient au nombre de six, marchant l'un après l'autre, et avaient des manteaux et des robes à queue, en fin drap noir, et de grands chaperons en gorge.

     La mort du duc de Bourgogne avait causé une si profonde douleur dans Bruges, qu'une grande partie des habitants avaient pris des habits de deuil. Pendant le temps que la procession mit pour aller de l'hôtel ducal à l'église, vingt mille personnes, tant gens de la ville qu'étrangers, portant des robes noires faites à l'occasion et à leurs frais, faisaient la haie dans les rues ou étaient placées aux fenêtres des hôtels et des autres maisons devant lesquels passait le convoi funèbre.

    C'est ainsi que la dépouille mortelle du duc de Bourgogne, Philippe-le-Bon, fut conduite à l'église Saint-Donat. Celle-ci avait été somptueusement décorée pour les cérémonies qui allaient y être célébrées.

     

    Le 15 juin 1467 : Mort à Bruges du 3ème duc de Bourgogne, Philippe le Bon

    La nef était tendue de drap noir; au-dessus de ce drap était de la toile de bougran noire. Tout le tour du chœur était garni, au-dessus des sièges de drap de velours noir; la partie inférieure était tapissée de drap damas noir. Mille cinq cierges brûlaient dans des écuelles de bois,  placées tout autour de l'église. De grands et larges blasons, aux armes du Duc, se voyaient dans l'intérieur de Saint-Donat. Le grand écuyer d'écurie, tenant toujours droite l'épée ducale, s'assit aux pieds du cercueil ; les hérauts et les officiers d'armes se placèrent autour du catafalque et restèrent debout.

     Les prélats prirent place dans les stalles du chœur les plus élevées; leurs crosses furent placées devant eux : les stalles inférieures étaient réservées aux chanoines, aux chapelains de l'église et à ceux de la chapelle du défunt Duc.

    Les principaux barons, chambellans et officiers entrèrent aussi dans le chœur, mais ce furent les seuls qui y furent admis; les huissiers d'armes et les hérauts du duc en gardèrent l'entrée. Les autres officiers se rangèrent autour du chœur et dans la nef avec les porteurs de torches.

    L'église était pleine; bien peu de personnes autres que celles faisant partie du convoi purent y pénétrer, car on tint les portes formées et personne n'entra sans autorisation.

     Les Vêpres et les Vigiles des Morts durèrent « plus de trois ou quatre grosses heures. » 

    II était environ huit heures du soir lorsque les cérémonies furent terminées et que le duc Charles fut reconduit à son hôtel, dans le même ordre que celui suivi pour amener le corps de son père à Saint-Donat.

    Toute la nuit, le cercueil du duc Philippe resta sous son catafalque, qui fut éclairé par un grand luminaire ; la veillée du corps fut faite par les hérauts et les officiers d'armes, vêtus de leurs cottes d'armes.

     Le lendemain lundi, deux premières messes furent dites solennellement par deux évêques, avant la venue du duc Charles, le lendemain vers 9 heures pour une nouvelle messe d’hommages.

     Le service divin terminé, le cercueil où reposait le corps du Duc fut placé dans une fosse creusée et maçonnée devant le grand autel.

     Avant de couvrir la fosse, un héraut d'armes appela à haute voix l'écuyer d'écurie qui portait l'épée ducale toujours la pointe en l'air. A cet appel, l'écuyer baissa l'épée et en mit la pointe sur terre.

    Tels furent les honneurs qu'on rendit aux dépouilles mortelles du petit-fils de Philippe-le-Hardi, du fils de Jean-sans-Peur et du père de celui que l'histoire devait appeler Charles-le-Téméraire.

     Six ans plus tard, son fils, Charles le Téméraire conduisit le corps du Duc défunt à Dijon.

    Le cercueil arriva le 6 février 1473 et fut déposé aux Chartreux de Champmol le 14 du même mois.

    Le 15 juin 1467 : Mort à Bruges du 3ème duc de Bourgogne, Philippe le Bon

    Charles de Bourgogne se contenta de le placer dans un caveau voisin de ceux où étaient les restes de Philippe-le-Hardi et de Jean-sans-Peur ; les dépenses excessives qu'entraînèrent ses aventureuses entreprises ne lui permirent pas de faire élever, ou tout au moins de terminer le mausolée pour lequel Philippe-le-Bon avait acheté le marbre et remis une grosse somme d'argent entre les mains du prieur des Chartreux, somme qui disparut mystérieusement……..

     


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    La bourgade de Nemi est située à une vingtaine de kilomètres au sud-est de Rome, dans les monts Albains, à environ 520 m d’altitude.

    Une découverte exceptionnelle aujourd’hui disparue : Les navires romains du lac de Némi.

     

     

    Le lac de Nemi, 200 m plus bas, occupe le cratère d’un ancien volcan et portait autrefois le nom de « Miroir de Diane ». Un culte à la déesse lunaire y était rendu pendant l'Antiquité. Lorsque les Romains se rendirent maîtres de Nemi en -338, ils firent élever un sanctuaire monumental, qui resta un lieu de pèlerinage fréquenté, particulièrement par les femmes qui désiraient avoir des enfants.

    Une découverte exceptionnelle aujourd’hui disparue : Les navires romains du lac de Némi.

    L’empereur romain Caligula (37-41 ap. J.-C.) surnommé le « monstre » par l’historien romain Suétone, était un fervent adepte du culte de Diane. Il fit restaurer le temple et construire en l'honneur de la déesse deux invraisemblables navires, considérés comme des palais flottants, sur lesquels il célébrait, dans une débauche de richesse, fêtes et orgies. Ceux-ci pour une raison encore inconnue coulèrent à proximité des rives.       

    Une découverte exceptionnelle aujourd’hui disparue : Les navires romains du lac de Némi.

     

    Ce n’est qu’à partir de 1927 qu’on envisagea grâce aux techniques de l’époque, de les récupérer. Ce fut une des plus grandes opérations d’archéologie sous-marine jamais menée.

     

    Une découverte exceptionnelle aujourd’hui disparue : Les navires romains du lac de Némi.

    Il fallut deux ans pour restaurer l'antique émissaire du lac - un tunnel d'évacuation des eaux de plus de 1 600 m, non compris les canaux d'approche - qui, à partir d'octobre 1928, vida l'eau du lac vers un canal de la plaine d'Ariccia et, de là, vers la mer, donnant aux archéologues la possibilité de travailler au sec.

    Une découverte exceptionnelle aujourd’hui disparue : Les navires romains du lac de Némi.

     

    Dans le même temps, on construisit une route menant de Genzano au lieu de la découverte, et on découvrit même l'antique Via Virbia qui permettait de se rendre au sanctuaire de Diane. Une section de pavement de cette voie est aujourd'hui exposée au musée.

     

    Après avoir abaissé provisoirement le niveau du lac de quelques mètres au moyen de quatre puissantes pompes électriques, le premier navire situé à faible profondeur (5 à 12 m) et à proximité de la rive, émergea des eaux du lac, le 28 mars 1929.

     

    Une découverte exceptionnelle aujourd’hui disparue : Les navires romains du lac de Némi.

    Une fois mis à sec, nettoyé de sa vase et solidement renforcé, il fut transporté à terre.

     

    Une découverte exceptionnelle aujourd’hui disparue : Les navires romains du lac de Némi.

    On retrouva à son bord cinq petites caisses en bronze à tête de fauves, deux pilastres en bronze de la balustrade, des colonnes cannelées, deux norias, le grand robinet également en bronze, le piston en bois, la plateforme tournante, des tuiles de cuivre doré, six plaques en terre cuite avec des figures de Korai qui appartenaient probablement à la décoration d’un édicule, les deux ancres ( l’une en fer revêtue de bois, l’autre en bois et plomb) toutes deux encore liées à leurs câbles et retrouvées à deux cents mètres de la rive, face au temple de Diane.

     

    Une découverte exceptionnelle aujourd’hui disparue : Les navires romains du lac de Némi.

    En continuant à abaisser les eaux du lac on parvint à récupérer un deuxième navire, cette fois à une plus grande distance de la rive, soit à environ 200 m du bord et à une profondeur de 15 à 20 m.   

     

    Une découverte exceptionnelle aujourd’hui disparue : Les navires romains du lac de Némi.

    Les navires avaient, compte tenu de la taille du lac auquel ils étaient attachés (environ 1 500 m de diamètre), des dimensions gigantesques : 68 mètres de longueur pour 20 de largeur pour le premier ( mais lorsqu’il fut construit, il devait en mesurer 80 à 90 mètres), 71 m x 20 m pour le second. Tous deux étaient constitués d'une coque très plate dépourvue de quille, et le second bateau avait une proue et une poupe semblables. Des manœuvres pouvaient ainsi être effectuées sans qu'on eût à effectuer des demi-tours pénibles

     

    Une découverte exceptionnelle aujourd’hui disparue : Les navires romains du lac de Némi.

    Exhumés et exhibés durant la période fasciste, ces vestiges archéologiques exceptionnels furent malheureusement incendiés sous les bombardements alliés en 1944. Il n’en reste aujourd’hui que des vestiges.

     

    Une découverte exceptionnelle aujourd’hui disparue : Les navires romains du lac de Némi.

    L'un des navires portait un temple de Diane orné de colonnes de marbre, avec un sol de mosaïque et des tuiles de bronze doré. L'autre embarquait une sorte de palais flottant conçu tout spécialement pour l'empereur, comprenant des thermes et installations d'eau chaude. Les marques des tuyaux de plomb montrent le cachet de Caligula et ne laissent aucun doute sur la destination du navire.

    Une découverte exceptionnelle aujourd’hui disparue : Les navires romains du lac de Némi.

     La coque des navires était protégée par une couche d'huile de lin, puis enduite d'une composition de laine imprégnée de poix, de bitume et de résine.

     L'ensemble était renforcé de clous de cuivre de 1 mm scellés au plomb, qui conféraient aux deux navires une bonne protection contre les attaques d'organismes tels que les mollusques bivalves (tarets). Ces attaques du bois n'étant guère à craindre dans l'eau douce du lac de Nemi, l'hypothèse a été avancée que ces navires ont aussi joué le rôle de prototypes pour l'essai de techniques à usage militaire applicables aux vaisseaux de haute mer.

     

    Ces navires étaient décorés de sols de mosaïques, de marbres et même d’un système de chauffage fort sophistiqué. La conception des robinets à eau en bronze d'un des deux navires du Lac de Nemi, est extrêmement moderne... Les navires étaient dotés également de bien d’autres détails d'une technique élaborée, comme des ancres à pelles mobiles, des pompes et même d’un système de roulement à billes constitué de sphères en bronze traversées par de petits axes du même métal, issu peut-être du socle pivotant d'une statue ou d'une autre machinerie.

     

    Ces dispositifs sont exposés dans leur état d'origine ou sous la forme de répliques de démonstration dans l’actuel musée de Nemi.


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    -        9 mai 1469 : Traité de Saint-Omer: Sigismond du Tyrol, archiduc d'Autriche, cède en gage avec faculté de rachat au duc de Bourgogne, Charles le Téméraire, le comté de Ferrette, le landgraviat d'Alsace et le Breisgau qui appartenaient à la maison d'Autriche contre le versement d'une somme de 50 000 florins or. Le traité offrait à la Bourgogne un accès au Rhin mais prévoyait également une alliance défensive contre les Suisses qui menaçaient régulièrement les domaines de Sigismond. 

     

    Le duc de Bourgogne nomme le chevalier bourguignon Pierre de Hagenbach, bailli de ces territoires. Ce dernier se rend rapidement impopulaire en instaurant plusieurs mesures commerciales et économiques qui inquiètent les villes rhénanes. Hagenbach interdit  ainsi le commerce de grains avec elles, ce qui force Bâle et Strasbourg à solliciter l’aide de Berne, qui possède alors une grande puissance militaire. Berne est alliée à Mulhouse, qui endure elle aussi des vexations de la part du bailli bourguignon. Berne accepte cette alliance, qui lui est aussi favorable, car elle craint que l’État bourguignon ne la prive d’ accès aux mines de sel de Salins ( dont les Suisses ont tant besoin pour leurs troupeaux) ainsi qu’à la vallée du Rhône ou aux foires de Lyon et de Genève, accessibles par les routes du plateau. 

     

    -        Mars 1473: Une ligue appelée « Ligue alémanique » (dite aussi ligue de Constance ou Basse-Union) se forme entre les quatre villes de Berne, Bâle, Strasbourg et Mulhouse. 

     

    -        4 août 1473 : René II, fait officiellement son entrée à Nancy et devient duc de Lorraine le 13 août 1473.

     

    -        27 août 1473 : René II scelle avec le roi de France le traité de Neufchâteau. Le duc de Lorraine espère en contrepartie obtenir une aide financière dont il a grandement besoin mais que Louis XI lui refusera finalement.                                                                                     

     

    -        15 octobre 1473 : Renonçant à son alliance avec la France, René II, duc de Lorraine, se tourne vers Charles le Téméraire qui consent par le Traité de Nancy à lui prêter 20.000 livres moyennant le droit de placer des garnisons dans les châteaux lorrains de Darney, Epinal, Amance, Neufchâteau et Prény. Ce traité permet de relier la Bourgogne et la Franche-Comté avec les Pays de par-deçà.

     

    -        En 1473 la Savoie ( proche du duché de Bourgogne) décrète un embargo économique sur le Valais, ce qui accentue les tensions. Le Valais se rapproche alors diplomatiquement de la Confédération suisse.

     

    -        Entre le 20 septembre 1473  et le 20 octobre 1473 : Des contingents de mercenaires lombards enrôlés par le duc de Bourgogne demandent à traverser les pays du duc de Savoie. Les ambassadeurs de Fribourg et Berne demandent au duc de Savoie qu’on leur refuse le passage, ce qui ne leur sera pas accordé.

     

    -        Entre le 30 septembre - 25 novembre 1473 : Entrevue de Trèves entre Charles le Téméraire et l'empereur Frédéric III, en sa double qualité d'empereur des Romains et chef de la maison de Habsbourg.  Charles le Téméraire voulait accéder à la dignité royale et s’affranchir de tous liens de vassalité vis-à-vis de l’Empire mais ses projets tombèrent à l’eau.

     

    -        30-31 décembre 1473 : Les cortèges funéraires de Philippe le Bon quittent respectivement la cathédrale St-Donat à Bruges ainsi que la chartreuse de Gosnay près de Béthune, pour traverser la Lorraine en janvier 1474 et arriver à Dijon le 8 février 1474.

     

    -        30-31 mars 1474: Création de la Ligue de Constance entre Sigismond du Tyrol, Bâle, Strasbourg, Colmar, Sélestat et la Confédération suisse des huit cantons (Uri, Schwytz, Unterwald, Lucerne, Zurich, Zoug, Glaris, Berne) contre Charles le Téméraire. Sigismond de Habsbourg signe ce traité le 4 avril 1474. Le traité ne se résume pas à un simple texte de paix entre les villes du Rhin et Sigismond : les villes avancent 76 000 florins au duc, afin que celui-ci puisse racheter les villes et les territoires de la Haute-Alsace qui étaient hypothéqués au duc de Bourgogne. En contrepartie Sigismond du Tyrol, duc d’Autriche, renonce définitivement à ses possessions sur la rive gauche du Rhin, entre autres l'Argovie et la Thurgovie.

     

    -        6 avril 1474 : L’archiduc Sigismond du Tyrol fait signifier au duc de Bourgogne le rachat de ses domaines qu’il avait engagés sur le Haut-Rhin. Bâle et Strasbourg fournirent à Sigismond les sommes nécessaires au rachat, mais sous caution du roi de France. Charles le Téméraire refuse de lui restituer estimant que certaines conditions notamment financières ne sont pas remplies.

     

    La révolte gronde. On arrête le bailli du duc. Sigismond arrive à Brisach le 30 avril 1474, retrouve ses terres et fait exécuter Pierre de Hagenbach.

     

     

     

    -        9 juillet 1474 : Renonçant à son alliance avec Charles le Téméraire, René II tourne casaque et se rallie secrètement au roi de France. II adhère alors officiellement le 15 août 1474 à la ligue formée par Louis XI, l’empereur Frédéric III, les princes allemands, les villes d’Alsace et les cantons suisses contre le duc de Bourgogne. Le roi de France assure le duc de Lorraine de son soutien plein et entier en cas d’attaque bourguignonne.

     

    -        25 juillet 1474 : Traité de Londres entre Edouard IV d’Angleterre et Charles de Bourgogne en vertu duquel le roi d’Angleterre s’engage à débarquer avec dix mille hommes avant le 1er juin 1475 et à envahir la France.

     

    -        29 juillet 1474 : Début du siège de Neuss (ville située près de Cologne dans le Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie en Allemagne, sur les bords du Rhin), par les troupes de Charles le Téméraire qui a pour objectif de devenir le protecteur de l’électorat de Cologne ( Rhin moyen) comme il l’était déjà des seigneuries ecclésiastiques d’Utrecht et de Liège. Ce siège va nécessiter d’importantes troupes constituées principalement de Lombards qui vont traverser la Lorraine et piller la région comme s’ils traversaient un pays ennemi( Louis XI veut par tous les moyens interrompre ce flot continu de soldats en provenance de Milan, Calabre, Venise et autres parties d’Italie.

     

    L’empereur Frédéric III rassemble une armée pour soutenir les assiégés.

     

    -         25 octobre 1474 : Les Suisses déclarent la guerre au duc de Bourgogne, sous prétexte de l’occupation du comté de Ferrette (ancien comté d'Alsace dont le territoire couvrait la majeure partie du Sundgau, dont l'actuel territoire de Belfort) et de l’obligation en tant que vassaux de de l’Empereur Frédéric III de combattre les Bourguignons. 

     

    -        13 novembre 1474 : Bataille d'Héricourt (Franche-Comté), sur la Luzine, entre les troupes du comte Jacques de Romont, comte de Savoie, allié du duc de Bourgogne Charles le Téméraire d'une part, et les Confédérés suisses et leurs alliés des villes impériales d'autre part.

     

    Les Alsaciens appellent au secours leurs alliés à savoir la « Basse Ligue ou Ligue Alémanique», les Confédérés et les villes autrichiennes situées en Alsace, qui en profitent pour envahir la Franche-Comté, convoitée par Berne, et battre les troupes bourguignonnes et lombardes .

     

    -        2 janvier 1475 : Confirmation par louis XI du traité d’alliance entre la France et la Confédération suisse et conclusion de la paix perpétuelle entre la Confédération suisse et l’Autriche.

     

    -        17 avril 1475 : Louis XI signe avec l’empereur Frédéric III, le duc de saxe, le margrave de Brandebourg, les archevêques de Trêves et de Mayence le traité d’Andernach ( dont le projet date du 31 décembre 1474) qui organise le démantèlement de la Bourgogne.

     

    -        9 mai 1475 : René II déclare la guerre à Charles le Téméraire. Le duc de Lorraine conclut par ailleurs un traité d’alliance avec l’empereur Frédéric III le 17 mai suivant.

     

    -        17 juin 1475 : Fin du siège de Neuss. Le 28 juin 1475  le duc de Bourgogne et l’empereur Frédéric III  signent des accords de paix. La Bourgogne déclare pour sa part renoncer à Neuss. L’armée bourguignonne a perdu près de 10.000 hommes soit 1/3 de ses troupes.

     

    -        29 août 1475 : Traité de paix de Picquigny entre la France et l’Angleterre mettant fin à la guerre de Cent Ans. Le roi d’Angleterre renonce moyennant finances à son alliance avec le duc de Bourgogne.

     

    -        7 septembre 1475 : Ligue entre les Bernois et le Haut Valais.

     

    -        13 septembre 1475 : Traité de paix de Soleure. ‘’Réconciliation’’ entre Louis XI et le duc de Bourgogne, signifiée aux 8 Cantons le 6 novembre 1475.

     

    -        14 octobre 1475 : Après plusieurs hésitations et refus des cantons neutres, les Confédérés déclarent, la guerre au comte de Romont, Jacques de Savoie, allié des Bourguignons.

     

    -        24 novembre 1475 : Charles le Téméraire envahit le duché de Lorraine et occupe Nancy le 30 novembre 1475. René II se réfugie à Joinville.

     

    -        2 mars 1476 : Bataille de Grandson. Victoire des troupes suisses. 

     

    -        22 juin 1476 : Bataille de Morat. Victoire des troupes suisses.

    Chronologie des guerres de Bourgogne (1474-1477)                                Par Pascal TILLIET

     

    -        8 octobre 1476 : René reprend Nancy . René II fait son entrée à Saint-Dié le 21 juillet 1476 et à Epinal le lendemain. Il entreprend  peu après le siège de la forteresse de Châtel-sur-Moselle et de la cité Nancy qui capitulera le 8 octobre 1476.

     

    -        21 octobre 1476 : Les Bourguignons recommencent le siège de Nancy.

     

    -        5 janvier 1477 : Bataille de Nancy. Victoire de René II et des Suisses et  mort de Charles le Téméraire.

     

     

     

      Chronologie des guerres de Bourgogne (1474-1477)                                Par Pascal TILLIET

     


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